Dissident – la représentation d’un texte libre

Espetáculo Dissidente. Foto: Cacá Bernardes
La représentation théâtrale, faite par le groupe Núcleo Caixa Preta, de la pièce Dissidente (Dissident, il va sans dire), texte de Michel Vinaver traduit par Jean-Claude Bernardet et Rubens Rewald, a su donner une vivacité inespérée au texte du dramaturge français. L’histoire vécue par Héléne (l’actrice Cácia Goulart) et son fils Philippe (l’acteur João Geraldo Rodrigues) se passe dans leur appartment en France, peut-être vers 1968, à l’époque de l’épisode de Mai 68 qui a fait bouleverser les valeurs consummistes de la société bourgeoise, ce qui est travaillée dans la pièce à travers le quotidien de cette famille.

La mère, abandonnée par son mari – un “ex” communiste qui travaille dans une entreprise, maintient une relation cordiale avec le fils et n’apparaît pas physiquement dans l’histoire – est inquiète avec la situation frivole de son fils, surtout quand il n’était pas employé, parce qu’elle avait peur d’être remplacée par une machine et ne pas avoir suffisament d’argent pour acheter une voiture ou d’autres produits d’une société de consommation. Elle voudrait que le fils ait un but dans la vie, mais, pourquoi elle dit toujours ça?

Philippe est un jeune qui n’accepte pas le système de travail dans l’industrie où il a été employée, il est un dissident, peut-être, de sa condition dans la société. Par contre, ce qu’il fait pour dissider d’elle lui fait être à l’extérieur mais sans vraiment contester ce qui se passe dans le monde auteur de lui. Il commence à voler, il décide d’être un marginal, mais sans rien dire à sa mère, évidemment. De cette façon, il peut la faire croire qu’il a un but dans la vie, aussi bien que réaliser leur rêve d’avoir une voiture. C’est une énorme contradiction: il n’est pas d’accord avec le systhème mais il décide de voler justement pour pouvoir avoir ce qui la société peut offrir. Les actions triviales et les dialogues de la ‘famille’ exemplifient le quotidien de la classe moyenne, ce qui estimule un rapproche entre la mise en scène et le public, qui pourra avoir une identification avec l’histoire.

Le texte original de Vinaver n’a ni ponctuation ni didascalie (sauf une au début), ce qui exige une capacité interprétative très perspicace des adaptateurs – et donc un exercice de liberté –, depuis que la génialité du théâtre c’est la mise en scène du performatif. En même temps, cette “non-formalisation” du texte donne une liberté plus grande à l’adaptation performative, et la directrice Miriam Rinaldi a pu choisir le ton de l’interprétation. Le genre tragi-comique utilisé dans la mise en scène a un rapport avec la réflexion critique proposée par le texte parce que les situations communes du quotidien, bien exprimées par le genre comique (avec ironie et contraditoriété), s’appuient au tragique, qui imite la vie par moyen des actions complètes, pour inciter la réflexion.

Le détail de la performance du groupe Núcleo Caixa Preta vis à vis de cette relation entre un texte libre et les travaux des acteurs et du metteur-en-scène a su bien caractériser l'univers de la consommation qui apparâit dans le texte de Vinaver. Le scénario, d’André Cortez, attire l’attention parce qu’il remet directement à cet univers à travers des disques, de la nourriture industrialisée, de la télévision, des murs plastiques transparents qui semble partager les chambres d’une façon moins intime, mais qui répresente la distance entre la mère et son fils, qui partagent une relation superficielle.

La liberté donné par le texte de Vinaver possibilite aux acteurs de ne pas être limités à une certaine façon de parler ou à un rythme spécifique, c’est le directeur ou le metteur en scène qui doit choisir comment il veut construir le texte et soutenir la tension de la relation délicate et angoissante que vivent Hélène et Philippe.
[Dissident a été joué au Théâtre Commune, à 1251 Rue Consolação, pendant Mai/2010]

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